Equipe de France : un "bleu" parmi les 23 ?

"Je ne vais pas en dormir de la nuit..."
Aux vues du match de mardi soir, on le comprend Raymond. Lui qui a vraisemblablement couché sur sa feuille de route les 23 noms depuis quelque temps aurait de quoi de ressortir la gomme et le crayon.



Ceux qui ont bien regardé la partie disputée contre l'Equateur (2-0) ne pourront s'empêcher de l'y inviter une ultime fois. Ca tombe bien, il reste encore une nuit à porter conseil.
Premier constat : certains joueurs n'ont sans doute pas le niveau exigé ni la fraîcheur mentale requise pour une compétition aussi relevée. On pense à Cissé, auteur d'une 1ère mi-temps sans idée ni relief, qui finit par faire de ce joueur un gros point d'interrogation. Sa saison marseillaise sinusoïdale, où il a alterné le bon et le très mauvais, affichant même parfois une lassitude profonde, ne jouent pas franchement en sa faveur. A la veille du verdict, le contraste avec Bafé Gomis, double buteur plein de fougue, a été pour le coup saisissant (on y reviendra...).

Autre joueur manifestement sur la sellette : Mickaël Landreau. Pourquoi Domenech n'en a-t-il pas profité pour lui donner du temps de jeu ? Etonnante préparation pour un n°2 censé emmagasiner le maximum d'automatismes au cas où le titulaire du poste se blesse... L'hypothèse d'une promotion plus rapide que prévue pour Mandanda n'est pas totalement à exclure. Les performances des 2 gardiens ont été diamétralement opposées cette saison et, tandis que l'un a un avenir tout tracé en club (Mandanda continuera de garder la cage marseillaise l'an prochain), le second cherche actuellement une porte de sortie au PSG (on parle fortement d'un transfert vers Bordeaux).

Face aux Equatoriens, certains Bleus se savant en ballotage comme Ben Arfa, Flamini, L. Diarra et Escudé n'ont pas non plus brillé. Le Lyonnais, si flamboyant il y a quelques mois avec l'OL et en équipe nationale, a semblé marqué par sa 2e partie de saison passée en quarantaine. Son incomparable capacité à perforer par le dribble pourrait néanmoins le sauver. Flamini, néo-rossoneri, n'a pas laissé non plus une empreinte indélébile sur ce match. Globalement, ceux dont l'avenir en club ou dont la santé psycho-physique est précaire partent avec un sourd handicap, à l'exception peut-être de Samir Nasri, à créditer d'une bonne prestation et qui a l'avantage d'être le seul n°10 de métier parmi les trente. Encore faut-il que Raymond en voit l'utilité dans son système en 4-4-2...

La suprise du chef ?
D'autres ont (r)assuré : Thuram, qui n'a pas vu 36 chandelles et qui semble jouer à plein son rôle de guide auprès des jeunes, Malouda, apparu plein de jus et revanchard après une saison en demi-teinte à Chelsea, Anelka, passeur décisif et aspireur de défense, Abidal enfin, dont l'alternative crédible qu'il a proposé dans l'axe pourrait bien faire un malheureux de plus parmi le quatuor Mexès-Boumsong-Squillaci-Escudé.

Mais la plus grosse sensation de la soirée est venue d'un novice de 22 ans, je vous le donne en mille : Bafetimbi Gomis. Pour sa première sélection, le Stéphanois a livré 45 minutes véloces et décisives, ponctuées par deux buts de toute beauté. Immanquablement, les projecteurs se sont braqués sur lui à l'issue du match. Cissé, qui partait avec une bonne longueur d'avance, peut se faire du souci. Sûr qu'il ne va pas dormir beaucoup plus que Domenech... Objectivement, Gomis peut-il être le Chimbonda 2008 ? C'est tout le mal qu'on lui souhaite. Le Vert, c'est l'espoir, non ?!

Un pronostic (une envie ?) pour les 23 : Coupet, Frey, Mandanda - Thuram, Gallas, Mexès, Boumsong, Sagnol, Clerc, Abidal, Evra - Makélélé, Vieira, Toulalan, L. Diarra, Ribéry, Govou, Malouda, Ben Arfa - Henry, Anelka, Benzema, Gomis